18.01.1975
00h04

Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Tant de souvenirs m'assaillent et me hantent, tant de malheur, tant de bonheur... Je n'arrive plus à faire la part des choses, à relativiser. Moi, qui suis censé être le plus grand, le plus fort, voilà que je me laisse aller à des sentiments, voilà que mon plus grand chagrin ressurgit ! Je ne veux pas y penser, mais le fait de m'interdire d'y penser m'y fait penser. Quel cauchemar, mais quel bonheur de ressentir à nouveau mon cœur gonfler... Et se perdre en un millier d'éclats. Je l'aime encore, je l'aime toujours, même après tant d'années passées sans nouvelles de lui. Il me fascine toujours autant, même si le Mal semble s'être emparé de lui.

...

Moi, Albus Dumbledore... J'aime Grindelwald. Mon cher et tendre ami. Mon cher et tendre... Amant ? J'aurais aimé qu'il en soit ainsi. La vie en a décidé autrement. Il est temps pour moi de refermer ce journal, de reposer ma plume et d'aller livrer mon esprit à l'inconscience.

« C'était il y a un petit paquet d'années, maintenant. À l'époque les gens n'avaient pas tout le temps peur et le monde sorcier n'était pas encore aussi corrompu et... désarticulé qu'aujourd'hui, disons. Tout allait pour le mieux, en apparence du moins. Ce qui était suffisant et rassurant. En ces temps j'étais une jeune fille timide mais ambitieuse, je rêvais de devenir Auror même si, alors, cela ne revêtait pas réellement la même sorte d'importance que maintenant. Je n'étais jamais tombée amoureuse. Je me disais que je ne reconnaîtrais certainement pas ce sentiment lorsque ça me tomberait dessus ; si jamais cela venait à me tomber dessus... Je me demandais quel genre de garçon pourrait, éventuellement, m'aimer. Je m'étais imaginé quelqu'un d'assez futile, comme tous ceux de l'âge que j'avais, en fait. Ils étaient peu à être vraiment intelligent ou ne serait-ce qu'un minimum mature, assez pour m'intéresser, au moins. Aucun ne sortait réellement du lot. Ou ils s'imaginaient tous sortir du lot, peut-être. Mais de la même manière indélicate et sans intérêt. Et, au milieu d'eux tous, il y avait Tom. Tom Jedusor.
Lui et moi, ça s'est fait tout seul. Ça peut paraître cliché, niais, ou même stupide. Mais c'est la vérité. Jamais je n'aurais osé l'approcher. C'est lui qui m'a abordé. J'étais assise dans l'herbe, près du lac, en train de lire mon manuel de Défense contre les forces du mal, je m'en souviens parfaitement. Un moment marquant, pour moi. Il était - il est toujours - mon aîné de deux ans. À Poudlard tout le monde l'admirait ou le détestait. Pas de nuance dans ce qu'il inspirait aux autres. Moi, je l'avais rapidement remarqué et, tout aussi prestement, je m'étais rangée dans la première de ces deux catégories. Il m'a accosté tout en simplicité, avec fraîcheur. Il s'est assis à mes côtés et a entamé la discussion en me demandant si je ne trouvais pas que les chocogrenouilles étaient bien trop sucrées. J'ai toujours apprécié cette originalité décalée, chez lui. Ensuite, les phrases ont coulées toutes seules, on s'entendait bien, nous partagions des envies similaires et un sens de l'humour particulier très semblable, au final. Nous voulions tous les deux courir le monde, dévorer tout ce qu'il avait à offrir. Je ne raconterais pas notre premier baiser et... le reste. Ça, c'est à moi. C'est à nous. Entièrement. Je ne veux pas le partager. Ce serait trahir et souiller. Et qu'importe ce que vous penser de cet homme.
C'était le début de sa cinquième année, celui de ma troisième. Nous sortions ensemble sans en avoir parlé. Cela avait été tacite. Jamais nous n'avons douté l'un de l'autre, jamais nous avons remise en question notre relation. Jusqu'à quelques semaines avant son départ de l'établissement...
Il était étrange. Il s'éloignait de moi, petit à petit. Il était moins présent, plus totalement lui. J'avais l'impression qu'il préparait quelque chose et qu'il m'en protégeait en m'en écartant. Il a attendu le dernier moment pour me dire que, nous deux, ce n'était pas possible. Arguant que notre couple ne parviendrait pas à traverser cet avenir qu'il s'imaginait. Je n'ai pas compris, je lui en ai voulu, longtemps. Je l'ai haï. Intensément.
Je ne l'ai pas oublié. Jamais. Il accompagné chacun de mes jours. Mais, j'ai continué à vivre, ne m'attristant de cette rupture que lorsque j'en avais le temps. J'ai fini mes études, abandonné mon envie de devenir Auror. Cela ne m'attirait plus autant. Je souhaitais faire quelque chose de plus... juvénile. Même si j'avais les capacités de 'devenir quelqu'un', selon mes parents. Mais, tout cela ne vous intéresse pas. Revenons à Tom. Pour moi, il restera toujours Tom.
Malheureusement pour vous et votre curiosité malsaine et insatiable, je n'ai plus jamais été en sa présence.
Il y a sept ans, je suis tombée dans le coma. Je ne m'étendrais pas là-dessus. Mais, j'y suis restée trois ans. En me réveillant, alors que plus personne n'y croyait, je n'avais qu'une envie, qu'un besoin, qu'une obsession. Autre que celles de boire et manger, s'entend. Tom. Son nom, dans ma tête. Litanie incessante. Je devais le retrouver. Je DOIS le retrouver.

Je ne savais pas qui il était devenu, ce qu'il faisait. Mais, je crois que c'est... secondaire. Comprenez : c'est le seul que j'ai aimé. Le seul à qui je me suis abandonnée totalement. Je pense toujours à lui et je ne peux le renier avant de l'avoir revu, avant d'avoir essayé de retrouver en lui un tout petit peu de la personne, formidable, qu'il était auparavant.

Je l'aimais. Réellement, irrémédiablement. Je crois que lui aussi, j'en ai l'intime conviction.
J'aime le souvenir qu'il m'en reste. Je pense que je peux aimer celui qu'il est à présent.

Si je ne parviens pas à te retrouver, j'espère que tu viendras à moi. Juste une dernière fois. »

▬ Oh, ma Lily-jolie ! Quelle coïncidence. C'est fou ! Moi aussi je passe par là, pour aller en cours. *O*
▬ Arrête de m'appeler comme ça James, c'est ridicule ! Et laisse-moi passer, je suis en retard. èé
▬ C'est vraiment trop fort : moi aussi ! Si tu veux, on peut arriver en retard ensemble ?
▬ Non, ça ira ! Et rend-moi ma plume, j'en ai besoin ! /pousse James sur le côté et prend un air grognon/
▬ Ta plume ? Quelle plume ? J'ai pas de plume. Tu sais, si on faisait des enfants, je suis sûr qu'ils seraient magnifiques. Il suffirait qu'ils aient tes yeux splendides et mon physique parfait... Qu'est-ce que tu en penses ?
▬ J'en pense que tu n'es qu'un sale vantard et que tu vas me lâcher la baguette parce que je vais te mettre un poing dans la figure, James ! Laisse-moi passer ! /court vers la salle de classe en espérant semer cette andouille de James/
▬ Ça veut dire que tu es d'accord pour avoir des enfants avec moi ? /yeux qui brillent/ Lily-chérie, attends ! /lui court après/ Pourquoi tu cours ? Attention à tes jolies jambes, tu pourrais tomber et je devrais te porter telle la princesse que tu es jusqu'à l'infirmerie. À moins que ce soit ce que tu désires, en fait !
▬ JAMES ! Je ne veux pas de toi plus tard, je ne veux pas d'enfants, je ne veux pas que tu me touches, sale crétin, je veux juste que tu me laisses tranquille et je veux aller en cours ! /entre dans la salle et lui balance la porte au nez/
▬ Mais, mais... C'est dur ça, Lily. Je te trouve pas très juste. En plus, tu me sautes dessus, tu me balances que tu veux des enfants de moi et... AÏE ! /se reçoit la porte en plein dans le nez, la rouvre et entre, frottant son nez/ Tu sais, je t'avais même fait un cadeau... /sort une plume de sa poche et lui tend/
▬ JAAAAAAAAAAAAAAAAAMES ! Tais-toi ! /gros silence dans la classe et Flitwick, éberlué, s'arrête en plein discours/ Remballe ma plume, je ne veux plus jamais te voir ! /gifle magistrale/
▬ Je ne comprends pas ! C'est quoi, le problème ? :O /porte sa main à sa joue écarlate/ Au moins, en t'offrant ta plume, j'étais certain qu'elle te plairait...

Remus Lupin.
Severus, Sirius et moi c'est quelque chose d'étrange et de fort. Quelque chose qui ne s'explique pas parce que cela ne s'apprend ou ne se comprend pas ; ça se ressent. C'est tout.
James et Peter sont les seuls, extérieurs à notre trio, à savoir. James lui, n'approuve pas, mais il accepte. C'est suffisant. Il tolère Severus, même s'il n'est jamais agréable avec lui. Loin de là. Il faut dire, aussi, que la réciproque est toute aussi vraie. Peter, lui, semble s'adapter très bien à cette 'histoire', il va même jusqu'à lui proposer quelques uns des gâteaux de sa réserve personnelle.
Parfois, c'est compliqué et les propos peuvent rapidement dégénérer. Mais, non ne voulions pas non cacher. Pas devant eux.
Nous trois, c'est ensorcelant.

Severus Rogue.
Si cela venait à s'apprendre... je pense que je ne veux pas subir la réaction des autres. L'homosexualité n'est pas mieux vue ici qu'ailleurs. Qu'un Serpentard fréquente, intimement, un Gryffondor n'est même pas concevable. Alors deux, et en même temps, vous imaginez ? Deux Maraudeurs, qui plus est. En fait, si jamais un bruit venait à courir sur cette relation, il signerait mon arrêt de mort. Le notre. En quelque sorte...
J'ai l'impression qu'avec Lupin c'est plus simple. Avec Black, c'est plus froid, plus distant. C'est normal. Il ne faut pas, non plus, en attendre trop.
Nous sommes trois. Mais, c'est comme si nous étions tous les deux avec Remus, seulement. Vous comprenez ? Je ne suis pas certain de ce que je ressens pour Black, je ne sais pas ce que je lui inspire réellement. Et je ne suis pas sûr de vouloir le savoir, au final.
Nous trois, c'est dangereux.

Sirius Black.
Je ne suis pas gay ! Non, mais c'est vrai, quoi...
J'ai aimé Remus, en premier. J'ai haï Severus avant de comprendre. Avant que Rem' me fasse comprendre. Mais, je ne lui ai jamais dis. Je le dis souvent, à mon loup. Je lui ai toujours dis, en fait. Bien avant que nous mélangions nos salives, vous savez ? Mais, à Severus... non. C'est plus compliqué, avec lui. Entre nous deux, c'est différent. Ce n'est pas moins vrai, loin de là. Mais nous sommes tous les deux trop fiers pour avouer ça à haute voix. Je lui fait comprendre que je ne suis avec lui que indirectement, par le biais de Remus. Il me fait comprendre la même chose. Mais, pourtant, au fond de moi, je sais que ce n'est pas vrai. J'espère qu'il le sait aussi. Je ne veux pas tout gâcher.
En public, je ne peux pas faire autrement que mal me comporter avec lui. Sinon, les gens se douteraient et il ne faut pas.
Nous trois, c'est... piquant !

Eux trois, c'est un secret. Un joli secret. Un fragile secret.

Peeves, amoureux ? On aura tout vu ! Et pourtant, c'est bien vrai. Je vais vous raconter cette histoire, histoire qui se déroule encore et que le temps n'a pas encore dévorée.

Un jour, Rusard reçut une lettre. Quelle était cette lettre ? Tout simplement, des cours à distance afin d'apprendre la magie. Mais alors... Rusard serait-il... Cracmol ? Oui ! L'histoire est loin d'être terminée. Ce même jour, il refusa de donner une tablette de chocolat à Miss Peste, l'ancêtre de Miss Teigne. Celle-ci, mécontente, lui vola la lettre et nous vîmes un Rusard enragé courir - du moins tenter de courir- après Miss Peste. Celle-ci, beaucoup plus rapide et agile, put monter jusqu'en haut de la Tour d'Astronomie. Là, elle guetta l'arrivée de Rusard. Au moment où il arrivait, essoufflé, elle lâcha la lettre dans le vide. Le cœur de Rusard bondit mais lui resta scotché sur le sol, les yeux exorbités, les mains tremblantes. La chatte, fière d'elle-même regarda le bout de papier voleter lentement vers le bas. Puis, d'un gracieux mouvement, elle sauta sur le sol et passa devant un Rusard figé sur place qui la regarda passer avec un air... mauvais.

Et pourtant, le sort de Rusard n'était pas encore scellé. En effet, Peeves passant par là, se prit une lettre en travers de lui et... BAM ! Oui, la lettre de Rusard tomba dans les mains translucides du plus célèbre farceur de Poudlard. Aïe. Il l'ouvrit... Et un large sourire illumina ses lèvres. Il prit son élan et fonça chez son ami Rusard en prenant soin de lancer des craies sur tous les élèves qui passaient en-dessous de lui. L'homme était assit sur sa chaise, les yeux dans le vague, complètement immobile. L'ectoplasme se mit devant lui et lui tendit la lettre. Aussitôt Rusard tendit la main... Et Peeves tournoya dans la pièce en chantant : "Rusard est un cracmol, Rusard est un cracmol...". Rusard, furieux, lui cria : "Arrête ! Je ferai tout ce que tu voudras mais arrête !". Peeves réfléchit deux minutes et lui dit alors, d'un ton à la limite de la timidité : "D'accord, si tu acceptes de faire l'intermédiaire entre Mimi Geignarde et moi. Je suis amoureux d'elle... Mais je n'ose pas lui avouer."

Depuis ce jour, Rusard se demande s'il n'aurait pas préféré que Peeves crie dans tout le château le contenu de sa lettre.

Madame Pince, derrière ses livres, dans un rayon peu visité, assiste à une scène assez... étonnante. Il y a une quinzaine de minutes à-peine, à quelques secondes d'intervalle, deux femmes sont entrées dans la bibliothèque. D'abord, Poppy Pomfresh, jeune et autoritaire infirmière de Poudlard. Et puis, juste après, la charismatique et impartiale Minerva McGonagall, professeur de Métamorphose. Un des arts les plus élégants et les plus fins, selon elle. Leur arrivée intrigue la bibliothécaire qui fronce les sourcils. Pourquoi pas même un bonjour ? Pourquoi semblent-elles toutes les deux si sûres de leur destination ? Trop curieuse, elle les suit. C'est mal, elle ne devrait pas. Elle le sait mais repousse, loin, cette pensée. Elle avance, tout doucement, se faufile entre les rayons, se laisse guider par les voix, étouffées, qu'elle entend. Elle croit discerner une dispute, s'y intéresse. Elle tend l'oreille, écarte légèrement deux livres et regarde. Oh. Que c'est intéressant ! Elle n'arrive que lorsque les esprits se calment, mais au bon moment tout de même. Une scène assez incongrue, alors. Dont elle s'étonne, avant de penser pouvoir en tirer profit, éventuellement... L'une de ces deux femmes passe une main le long de la joue de l'autre. Pomfresh, à McGonagall. L'autre lui offre un sourire d'autant plus resplendissant qu'il est rare. McGonagall, à Pomfresh. Elles penchent la tête, rapprochent leurs visages... La femme aigrie ferme ses yeux. Elle ne veut pas voir.
Jalouse, elle s'empresse de lancer une rumeur, comptant sur la langue bien pendue de la majorité des tableaux pour faire le reste. Ainsi, elle espère bien briser leur couple et être présente pour réparer les morceaux de la jolie Minerva pour qui elle en... pince !